Revue de presse sur le quartier Croix-Rouge - articles - avril 2023



Quelques articles ne proviennent pas du journal « L’union » ; l’origine de l’article est toujours indiquée par un lien en tête d’article.

Les notes de bas de page [ ] sont du rédacteur.

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l’union 230508a
Chute du 4 e étage

Les pompiers sont intervenus ce dimanche vers 17 h 30 allée des Tourangeaux à Reims, où un homme d’une trentaine d’années venait de faire une chute du quatrième étage. Le pronostic vital était engagé quand l’homme a été transporté vers les urgences. Une enquête est ouverte, la thèse du suicide semble toutefois la plus probable.

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l’union 230506a
Spectacle : Rouge Gorge

Par Léa Pellarin pour les enfants de 6 mois à 3 ans. À 10 h 30 à la Médiathèque Croix-Rouge. Gratuit sur réservation.

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l’union 230430a
La friperie sport planète négocie un local sur le campus

Le 23 janvier dernier, c’est au sein de l’UFR STAPS à Reims que la première friperie éphémère s’est déroulée. D.R ARES
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L’année dernière, le premier prix de 3 000 euros a été attribué à l’ARES (Association rémoise des étudiants en STAPS) récompensant le projet de Friperie sport planète. L’idée était d’ouvrir une friperie pour permettre aux jeunes d’avoir accès à du matériel sportif de seconde main à faible coût. Aujourd’hui, où en est ce projet ? Justin Debeve, président de l’ARES, nous répond : « Nous avons organisé deux friperies éphémères, et nous serons présents le 17 juin pour la Reims urban nature. Au total, une trentaine d’étudiants ont déjà bénéficié de la friperie » . Maintenant, pour la faire évoluer, l’ARES recherche des dons « notamment de choses spécifiques comme des chaussures d’escalades », ainsi qu’un futur local pour pouvoir être pérennisé.

Des discussions sont en cours avec l’université pour un local sur le campus Croix-Rouge à la rentrée 2024, date à laquelle les étudiants en STAPS changeront de campus. En attendant, les 3 000 € servent à l’achat de matériaux pour les friperies éphémères tels que du mobilier portatif et des kakemonos. « Ma ville en vert a aidé à démarrer le projet, à avoir de la visibilité auprès du Grand Reims mais aussi, par son côté participatif, à savoir ce qui plaît aux Rémois ou non », conclut Justin Debeve.

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l’union 230428a
Judo : Régionaux seniors à Reims

Qualificatifs pour les « France », les championnats du Grand Est individuels seniors 1 re /2 e /3 e division toutes catégories se déroulent dimanche à la halle universitaire Croix-Rouge, plus d’un mois après les championnats de France kata. Cette compétition d’envergure démarre à 10 h 30 dans le complexe du quartier rémois.

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l’union 230427a
MAXIME MARTIN

37 ans, originaire de Seine-Saint-Denis. Arrivé au début des années 2010 dans la Marne, comme chargé de développement au Comité Marne de handball. Entraîneur de la N3 masculine à Reims (deux saisons), avant d’être éducateur sportif salarié au club sur le développement de la filière féminine (en charge de la N3 féminine, 2014, montée en N2 deux ans plus tard). A participé à l’ouverture d’un centre d’entraînement féminin, au lycée Arago à Reims.

Entraîneur-adjoint à Celles-sur-Belle (Deux-Sèvres, D1 féminine) depuis la saison 2021-2022. En contact avec le staff de l’équipe de France féminine pour intégrer celui des analystes vidéo pour la préparation de Paris-2024.

RÉGION

C’est dans la Marne que Maxime Martin, arrivé de la région parisienne, a effectué ses premiers pas, « en 20112012 ».

Après des gammes au comité départemental, il a pris une orientation d’encadrant des féminines (lire par ailleurs) avec, via la structure de centre d’entraînement au lycée rémois Arago, « le titre de champion de France UNSS au bout de la troisième saison. Presque un tiers de l’effectif de l’équipe fanion des Panthères (N1F) est passé par ladite structure, qui remplit ses objectifs, même si je suis cela de plus loin aujourd’hui ». « Sur la fin de ma carrière rémoise, j’étais plus engagé sur la formation des jeunes joueuses que sur l’entraînement de l’équipe première, intervenant de manière ponctuelle, sans en être responsable. »

NOUVEAU DÉPART

La trajectoire rémoise de Maxime Martin s’arrête au printemps 2021. « Nous n’avions pas la même vision des choses avec la nouvelle équipe dirigeante », qui lui signifie par visio (c’était la période Covid) qu’il n’est pas conservé. Une annonce synonyme « de chance au final ». Car il active son réseau au pôle Espoirs et à la Ligue, tissé durant ses années rémoises et par lequel il croise la route de Thierry Vincent, coach de 60 ans de CellessurBelle, près de Niort. « Il m’a appelé, le club montait en D1 féminine et créait un poste d’adjoint. Mon profil l’intéressait. Ça fait trente ans qu’il est dans le hand de haut niveau, il a beaucoup d’expérience. »

PLAN DE CARRIÈRE

« En Champagne Ardenne, le haut niveau n’existe pas dans le hand. » Les Panthères, depuis quelques saisons en N1 féminine, en sont ainsi l’équipe phare. « Je suis marié, deux enfants, ma femme est enseignante, (…) le jour qui a suivi mon éviction, je me suis posé la question de continuer. » Quatre jours après avoir été « coupé », le coach cellois l’appelait. « Le “down” s’est transformé en une véritable opportunité professionnelle », enchaîne-t-il, encouragé par sa femme. « Les enfants n’étaient pas très vieux. » En charge de la vidéo à Celles, des gardiennes, le « co-entraîneur plus qu’adjoint » (selon Vincent) apprécie que les pistes de son plus que bras droit soient écoutées. Sans qu’il ne soit décideur au final. Mais « la confrontation » a du bon.

NUMÉRO 1, UN JOUR ?

« La priorité n’est pas là pour l’instant », affirme l’ancien du RCH, qui a validé « son titre 6 d’entraîneur pro » en début d’exercice. Il peut, réglementairement, le devenir. « Thierry m’a fait venir, je ne me vois pas le pousser dehors. Il a encore un an de contrat, les dirigeants auront alors la main. (…) Mais je m’épanouis dans ce rôle d’adjoint qui me laisse le temps d’explorer des choses que je ne pourrais faire en tant que coach principal ». Celles, 10e en D1, rejouera à ce niveau à la rentrée.

Propos recueillis par CHRISTOPHE DEVAUD

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l’union 230425a
Il s’exhibe en maison de retraite devant une dame de 99 ans

L’exhibitionniste est entré par hasard dans cette résidence où ses déambulations l’ont amené dans la chambre d’une pensionnaire âgée de 99 ans.
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Multirécidiviste de l’exhibition sexuelle, un Rémois de 54 ans a remis la main à la pâte devant une nonagénaire, dans sa résidence. Rattrapé, il a pris vingt mois de prison.

C’est une animation dont on se passerait bien dans les maisons de retraite. Le matin du 16 avril, un visiteur se rend à la résidence Lucien-Doyen, l’un des foyers pour personnes âgées autonomes gérés par l’association ARFo, rue du Docteur-Billard au quartier Croix-Rouge. L’homme n’y connaît personne et vient là par hasard. Ses pérégrinations l’amènent dans une chambre, celle d’une pensionnaire âgée de 99 ans, devant laquelle il sort son sexe et se masturbe.

Émoi dans la résidence. La dame donne l’alerte, l’exhibitionniste s’enfuit mais la police le retrouve avenue du Président Kennedy. C’est une vieille connaissance du commissariat, Pascal Valette, Rémois de 54 ans titulaire de seize condamnations au casier judiciaire, notamment deux pour « agression sexuelle » et six pour « exhibition sexuelle » . Alcoolisé, il est dégrisé puis reconnaît les faits, sans pouvoir se les expliquer. Le scénario est toujours le même : il boit et ne peut résister à des « pulsions » .

Le parquet avait requis deux ans de prison, la peine maximale encourue

Le psychiatre venu l’examiner en garde à vue n’a diagnostiqué « aucune altération de son état mental » , ce qui fait bondir l’avocat saisi de sa défense en comparution immédiate. M e Clément Monnier réclame un supplément d’information, afin de soumettre son client à une expertise psychiatrique bien plus poussée que celle réalisée en garde à vue.

Cause perdue… Le tribunal le juge sur le champ mais l’avocat sauve les meubles : au lieu d’être condamné au maximum légal de deux ans ferme requis par le parquet, son client écope de vingt mois. S’y ajoute un suivi socio-judiciaire de trois années comprenant l’obligation de se soigner, de trouver un travail ou une formation, de verser 1 500 euros à la vieille dame au titre de son préjudice moral et de ne plus jamais fréquenter la résidence Lucien-Doyen.

Si l’une ou l’autre des ces obligations n’est pas respectée, le tribunal a fixé à deux ans la peine de prison supplémentaire qu’il devra effectuer. Le jugement rendu, les policiers l’ont conduit à la maison d’arrêt. Une fois de plus.

Des retraitées, des fillettes, des jeunes femmes

Ancien ouvrier viticole sans activité professionnelle, Pascal Valette fréquente les bancs de la correctionnelle rémoise depuis plus de 30 ans : des outrages, des violences, des délits routiers et cette litanie de condamnations pour des faits de nature sexuelle.

Durant sa longue carrière d’exhibitionniste, l’homme ne s’est pas seulement montré devant des vieilles dames. Il fut un temps où il aimait sévir dans les parcs publics : devant des fillettes au parc de la Cure-d’Air à Tinqueux ; devant des jeunes femmes au parc Léo-Lagrange ; devant une trentenaire qui promenait son chien au parc de la Patte-d’Oie ; devant deux autres promeneuses dans le parc Marcel-Lemaire à la Neuvillette. Il y eut aussi une infirmière devant la porte des urgences d’une clinique. En revanche, dans le registre « personnes âgées », il fut aussi condamné pour avoir photographié sous la robe d’une octogénaire, dans les rayons de l’hypermarché Leclerc à Saint-Brice-Courcelles.

Plusieurs psychiatres ont eu l’occasion de l’examiner. D’après leurs conclusions, il présente une « structure psychopathique » et une « dangerosité criminologique avec risque élevé de récidive » , sur fond d’alcoolisation chronique qui « favorise le passage à l’acte » . Depuis le siècle dernier, la justice a tout essayé - du sursis avec mise à l’épreuve aux mesures de suivi sociojudiciaire - sans autre résultat hélas que de le voir revenir à la barre.

Fabrice Curlier

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l’union 230424a
Interview : Une Américaine dans la cité des sacres

Caprielle dit aimer Reims, ville à taille humaine selon elle.
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Caprielle Woehr, 23 ans, originaire de Washington DC, est venue enseigner comme assistante de langue au lycée Colbert et au collège Joliot-Curie de Reims.

Quelles études avez-vous suivies ?

À la fac, j’ai étudié le développement durable en anglais ( sustainable development) pour faire pousser des aliments de façon biologique.

Quelles ont été les démarches pour venir en France ?

Je travaillais pour l’ambassade de France à Washington et ils m’ont proposé un job en France. À ce moment-là j’étais en train de me diplômer. Je me trouvais dans une impasse. J’avais déjà fait Erasmus via l’Italie. Malheureusement c’était pendant la pandémie. Ce qui ne m’a pas permis de voyager en Europe. C’est à ce moment-là que j’ai accepté le poste pour pouvoir voyager et visiter la France. J’avais envie d’étudier le français. Ça m’a permis de me perfectionner et le fait d’enseigner m’ouvre une option pour mon avenir. J’aimerais lier mes études à l’enseignement.

Les méthodes d’enseignement aux États-Unis sont-elles les mêmes qu’en France ?

En France, c’est beaucoup plus structuré et les journées sont beaucoup plus longues. Aux États-Unis, on commence vers sept heures le matin jusqu’à 14 heures. Ça permet de dégager du temps pour des activités comme le sport, les arts ou d’autres loisirs. Le côté relationnel prof-élève est complètement différent, il y a beaucoup moins de barrière. C’est plus ouvert et moins centré sur l’école.

Cette expérience française, que vous a-t-elle apporté ?

Avant, j’avais beaucoup de mal à m’exprimer en français. J’en avais fait au collège, mais je n’ai pas exercé pendant 10 ans. Depuis le mois d’octobre que je suis à Reims le changement a été radical. Cette expérience m’a apporté beaucoup culturellement. Et une ouverture vis-à-vis des gens. Avant je me cantonnais aux gens de mon âge, maintenant cette barrière est tombée.

En tant qu’étrangère, comment avez-vous perçu la ville de Reims ?

J’adore la nature, et ça a été un peu dur pour moi car j’ai fait mes études à Hawaï. Ça fait un véritable contraste. J’étais tout le temps dehors alors qu’à Reims en octobre c’était déjà l’hiver et j’étais contrainte de rester à l’intérieur.

Maintenant que le printemps est revenu, je me balade partout à vélo et comme je n’aime pas les grandes villes, Reims c’est parfait pour moi. À force de côtoyer les mêmes endroits, j’ai fini par connaître des gens que j’apprécie et je pense que c’est réciproque. C’est génial ! Des villes comme Paris sont plus impersonnelles.

Pendant votre cursus, vous avez vécu la période des grèves. Comment l’avez-vous ressenti ?

Pour la première fois, ce jeudi (13 avril), j’ai participé à la grève, j’ai trouvé ça très particulier et je me posais la question. À savoir si j’avais le droit de m’impliquer en tant que citoyenne étrangère car dans mon statut, je dois travailler tous les jours et je n’ai pas de droit de grève. À ce sujet, je n’ai pas eu de conversation avec mes collègues de travail. Quelque part, je me suis sentie un peu exclue du groupe. Avec la manif d’aujourd’hui (13 avril, NDLR), je me sens plus impliquée et je soutiens le mouvement. Je trouve que le côté calme pour se faire entendre est une bonne chose. Aux États-Unis, les gens hurlent de colère. Ça ne se passe pas du tout pareil. Avez-vous visité d’autres pays que la France sur votre séjour ?

J’ai fait la Belgique, le Luxembourg et au mois de mai je fais l’Espagne, le Portugal et le Maroc.

Qu’allez-vous faire aux États-Unis en rentrant ?

Je rentre aux États-Unis le 1 er juin et j’ai déjà une proposition d’embauche pour le 10 juin. Dans un hôtel. Mon business est lié à mes études. Je vais à Boston pour tenter de rendre plus écologique les hôtels.

Propos recueillis par notre correspondant Daniel Balbo

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l’union 230421a
Loisirs : Les jeux vidéo rétros créent des liens

Le projet, initié par l’association Sedo, a permis d’amorcer une réflexion sur les valeurs citoyennes auprès de ses jeunes bénéficiaires.
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Plus de 80 jeunes issus des quartiers se sont retrouvés au Studio 511 pour un moment convivial autour de jeux vidéo rétros. L’association Sedo est à l’origine de ce temps fort.

Le numérique au service de l’imaginaire. Six mots qui résument l’initiative de l’association Sedo pour Philippe Wattier, adjoint au maire délégué à la Politique de la ville, à l’insertion, à la cohésion territoriale et à la promotion de la laïcité. Depuis 2020, l’association Sedo travaille main dans la main avec différentes maisons de quartier de la politique de la ville pour proposer aux jeunes (12-18 ans) des ateliers autour du jeu vidéo rétro. Le but de cette initiative : apprendre comment créer un jeu vidéo et proposer des temps de jeu pour amorcer une réflexion sur les valeurs citoyennes.

Mokhtar Benzaidi, président de l’association, explique l’origine de ce projet : « J’ai voulu faire découvrir l’univers du jeu vidéo rétro à ces jeunes pour les sortir un instant de leurs quartiers respectifs. En jouant ensemble, on travaille des notions essentielles comme la solidarité, la confiance et la coopération. » Les maisons de quartier de Wilson, Croix-Rouge Passerelle, Croix-Rouge Nacelle et Maison-Blanche ont pu y prendre part. « Les animateurs ramènent des jeunes des quartiers pour les inciter à participer à cet échange qui, nous l’espérons, convertira ces jeunes en membres réguliers des maisons de quartier. Je tiens à remercier chaleureusement toutes les maisons de quartier qui ont participé au projet pour leur confiance et leur investissement. Sans elles, le projet n’aurait pas abouti à un si beau bilan. »

Le président de l’association ajoute : « Les seuls jeux disponibles sont des jeux rétros, c’est-à-dire des jeux qui ne se jouent pas en ligne et où il n’y a pas de violence. Le but est de susciter leur esprit de camaraderie, de partage et de solidarité. On essaie ainsi de leur inculquer des valeurs citoyennes indispensables grâce à ce support ludique qu’ils connaissent bien. »

Des partenaires qui font vivre leur territoire

Philippe Wattier est fier de pouvoir soutenir cette opération. « Toutes les initiatives qui visent à mobiliser les jeunes des quartiers sont vertueuses en termes de construction de l’individu. Le bilan de cette deuxième édition est plus que positif. Utiliser le jeu vidéo rétro comme support a su capter l’attention de ces jeunes qui peuvent découvrir de nouveaux horizons et de nouvelles possibilités. » Il salue les acteurs qui se sont engagés, à leur échelle, dans ce projet. « Cette initiative a permis de mobiliser plusieurs acteurs qui ne sont pas seulement des citoyens, ils deviennent animateurs de nos territoires ! »

Ismaël Taggae, directeur du Studio 511 a ouvert ses portes mercredi 19 avril à environ 80 jeunes bénéficiaires du programme pour un temps fort et convivial clôturant la deuxième édition de ce projet initié par Sedo. Il est heureux de pouvoir soutenir son ami Mokhtar Benzaidi. « Il y a, dans la ville de Reims, plein de choses qui méritent d’être soutenues. Je suis très heureux de voir tous ces jeunes s’amuser et échanger ici. Je me dis que 80 jeunes au Studio cet après-midi qui échangent et rient autour de jeux vidéo rétros, c’est 80 jeunes qui voient autre chose que leurs quartiers ! »

Les enfants adhèrent et adorent

Mohamed, 12 ans, de la maison de quartier Croix-Rouge La Passerelle, a découvert l’univers du jeu rétro. « C’est bien pour les gens qui n’ont rien à faire chez eux et qui n’ont pas ce genre de consoles. » Marouane, 14 ans, de la maison de quartier de Wilson, ajoute : « Ce qui est bien avec ces jeux, c’est qu’on joue vraiment ensemble. À la maison, on joue beaucoup en ligne mais on est moins proches des autres joueurs. Je me suis fait des amis avec les jeux rétros, c’est toujours mieux de voir des vraies personnes ! »

Serena Duthilleux

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l’union 230417a
Le maire veut responsabiliser les parents de mineurs voyous

Lorsqu’il fut question de délinquance ou plutôt « d’incivilité et d’insécurité qui pourrissent notre quotidien » , Arnaud Robinet a évoqué « la question des mineurs », « très protégés en France par la justice, il faut le dire ».

« Je ne peux pas accepter que des jeunes de 14-15-16 ans soient interpellés la nuit, comme récemment à Croix-Rouge, avec du port d’arme, du squat d’immeuble et du trafic de stupéfiants. Il y a une responsabilité : celle des parents et il faut pouvoir agir à ce niveau-là. »

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l’union 230416b
TENNIS : Indécis à Avize

Avec des effectifs légèrement à la hausse (+5 soit 140 inscrits), le tournoi du TC de la Côte des Blancs à Avize s’annonce passionnant. En effet, chez les messieurs, le titre devrait se régler en toute logique à la limite des engagements (3/6) mais bien malin qui peut émettre le moindre pronostic entre Benjamin Lêveque (Saint-Memmie), Ronan Bonnefoi (Géo-André), Lucas Potel (Saint Dizier), Julien Lacaille (La Muire), Eliot Roussel (Cormontreuil) et Quentin Chauvin (Reims Europe Club).

Du côté des dames, la victoire devrait également se jouer à 3/6 entre Lola Voilquin (Saint-Dizier) et Lisa-Marie Habert, récente lauréate de l’Open de son club le TC Reims. Mais il faudra toutefois surveiller Perrine Gosse (4/6, URT) qui possède le profil parfait pour jouer les trouble-fête.

Aujourd’hui, 9 heures : demi-finales messieurs ; 10 h 30 : demi-finales dames ; 15 h 30 : finales dames et messieurs.

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l’union 230416a
Culture : Les vinyles ont toujours la cote

Tous les abonnés peuvent emprunter de manière gratuite les vinyles, jusqu’à 5 pour trois semaines. M.P
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REIMS Depuis le 4 avril dernier, la médiathèque Croix-Rouge met gratuitement à disposition des abonnés une collection d’environ 300 vinyles de tout style musical. Un choix motivé par les nouvelles pratiques d’écoute et le développement du marché.

Il suffit de passer la porte de la médiathèque Croix-Rouge pour apercevoir la nouvelle collection de vinyles, mise en place depuis le 4 avril dernier. Installée du côté de l’espace musique, cette dernière se situe tout près du hall d’accueil, juste en dessous des instruments disponibles eux aussi en prêt. « Nous sommes convaincus que la musique a sa place à la médiathèque, ça fait partie de la mission d’éducation artistique et culturelle, que nous portons » , affirme Éléonore Debar, responsable de la médiathèque Croix-Rouge.

Une mission que l’équipe veut porter, tout en suivant les tendances des pratiques d’écoute. « Il faut que l’on reflète la société. Par exemple, nous avons recentré notre collection de CD depuis 2019 puisque nous avons conscience que dans les commerces, ce sont des supports de moins en moins achetés, donc c’est logique qu’ils soient de moins en moins empruntés » , précise la responsable de la médiathèque.

À l’inverse, depuis quelques années, mettre à disposition des abonnés des vinyles était devenue une évidence. « La musique, c’est comme la mode. C’est une espèce de boucle. Le vinyle n’a jamais disparu, je n’ai jamais arrêté d’en acheter, mais on voit effectivement que depuis des années, ce support revient sur le devant de la scène » , témoigne Frédéric Eiden, discothécaire. « D’ailleurs, aux États-Unis, la vente de vinyle supplante celle des CD » , ajoute-t-il.

Pour tous les goûts

Et parce que la musique, c’est comme la mode, l’équipe de la médiathèque a décidé de proposer tout style de musique : chanson française, jazz, métal, soul, rock, rap ou encore reggae, et de toutes les époques comme les albums de Martin Gaye, ceux d’Angèle ou encore de M. Louis Pouvelle, discothécaire précise : « Pour l’instant, nous avons 300 vinyles avec notamment des classiques et de tous les styles. Maintenant, nous allons voir comment la collection est empruntée, quel style de musique est le plus demandé et surtout quels sont les artistes qui cartonnent, même si un titre actuel ne sera peut-être pas un classique à long terme. »

600 d’ici la fin de l’année

De plus, ce dernier précise que la majorité du temps les albums vinyles ne sont disponibles qu’après les sorties sur les plateformes d’écoute en ligne, ce qui permet d’observer ce qui séduit ou non. « Dans tous les cas, nous visions 600 vinyles d’ici la fin de l’année » , affirme-t-il. « Car, c’est aujourd’hui le meilleur support analogique quoi qu’il arrive », insiste Frédéric Eiden. En parlant de support analogique, l’équipe de la médiathèque ironise en évoquant les cassettes qui font doucement leur retour.

« Ça nous pend au nez. Peut-être qu’on ouvrira une collection de cassettes dans quelques années » , confie Éléonore Debar.

« Cela fait une dizaine d’années que le vinyle est en croissance »

La cité des sacres compte actuellement trois disquaires indépendants dont deux historiques : William Disques, situé rue du Jard, « ouvert depuis le siècle dernier » , comme le précise si bien son propriétaire, et Discolivre dans le passage Talleyrand, avec à sa tête Jean-Yves Menne, présent sur Reims depuis 42 ans. My Little Sound Shop a rejoint la liste, il y a près de trois ans, en s’installant au sein de la brasserie Le Shed : « Ce n’est pas une question de tendance. Je suis un collectionneur de vinyles depuis toujours. C’était juste une période où toutes les planètes étaient alignées » , confie Yann Jaouën, gérant de la boutique. « Car je pense que cela fait une dizaine d’années que le vinyle est en croissance régulière. Aussi parce qu’aujourd’hui, il existe de nouveaux outils iconographiques et marketing qui permettent de mettre en scène le support » , ajoute-t-il. Jean-Yves Menne de Discolivre est plutôt d’accord avec son concurrent : « Je dirais même que ça fait une quinzaine d’années. Ce qui est surprenant avec le vinyle, comparé aux autres objets de collection, c’est que ça a cartonné, ça a baissé puis c’est remonté. » Et c’est parce que le marché des vinyles est en croissance que la médiathèque a investi. Ce que les deux disquaires voient d’un très bon œil : « Ouvrir la culture des vinyles à tous, c’est toujours une bonne chose ! Ça va participer à développer le marché. Peut-être que des abonnés de la médiathèque vont finir par devenir collectionneurs et acheter à la boutique », explique Jean-Yves Menne. Seul petit bémol, ce dernier alerte sur la difficulté de garder un vinyle en bon état lorsqu’il passe dans différentes mains à la suite. Même discours du côté de Yann Jaouën : « Les discothécaires de la médiathèque m’ont consulté pour savoir si j’étais pour, et évidemment que oui même si les vinyles, c’est très fragile et qu’il faut en prendre soin. Ce n’est pas du tout une concurrence pour nous. Bien au contraire, ça va peut-être susciter une passion des vinyles » . Et d’ailleurs, pour ceux qui sont déjà passionnés (ou pas encore), sachez que le 22 avril prochain, c’est la fête des disquaires indépendants.

Un appel aux dons

L’équipe de la médiathèque de Croix-Rouge compte agrandir la collection dans les prochains mois. Mais face au coût important d’achat d’un vinyle, environ 20 euros par pièce, ils espèrent pouvoir récupérer quelques vinyles des Rémois souhaitant s’en débarrasser. « Il suffit de nous les ramener à la médiathèque. Nous vérifions qu’ils sont en bon état d’écoute et nous les mettons à disposition des abonnés », précise Frédéric Eiden, discothécaire. « Plus il y a de vinyles disponibles et mieux c’est ! », insiste-t-il.

Margaux Plisson

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l’union 230415a
DJ set 100 % vinyles

Découvrez la toute nouvelle collection de disques vinyles de la médiathèque. De 15 h 30 à 17 heures, Médiathèque Croix-Rouge. gratuit.

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l’union 230412a
Des incendies par-ci, par-là

Lundi vers 18 h 45, des détritus mélangés à de la végétation ont pris feu derrière le magasin Top Office de Cormontreuil. Ils n’ont pas dû s’enflammer tout seuls, comme ce tas de cuivre de 10 m 2 qui a brûlé trente minutes plus tard rue Alexandre-de-Serbie à Reims.

Hier vers 6 h 30, un feu de cave s’est déclaré avenue Eisenhower, au n º 30. Juste avant midi, un habitant de la place Mozart s’est absenté de chez lui pour se rendre à la pharmacie. Il a oublié d’éteindre son four. Le repas a grillé, de la fumée est sortie du logement, l’alarme s’est déclenchée et les pompiers sont arrivés, quasiment en même temps que le locataire revenu en catastrophe. Les sauveteurs sont repartis après avoir ventilé.

Loi des séries avec un début d’incendie à 14 heures dans la cuisine d’une maison de la place des Tilleuls à Puisieulx.

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l’union 230411a
Justice chambre de l’instruction : Trois jeunes du quartier Wilson écroués après l’agression de trois autres jeunes des Épinettes

La police et les pompiers sont intervenus le soir du 20 mars dans le quartier Cernay, où une bande a coursé l’un des jeunes avant de sortir manu militari ses deux amis d’une voiture et de les frapper. Illustration
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Reims Soupçonnés d’avoir participé à une violente agression qui a ciblé des jeunes du quartier des Épinettes, trois jeunes de Wilson ont été mis en examen et écroués. La chambre de l’instruction a décidé de les maintenir en détention. L’origine du contentieux reste inconnue.

Orgeval contre Croix-Rouge, Croix-Rouge contre Wilson, Croix-Rouge contre Croix-Rouge… La chronique judiciaire est malheureusement longue de ces affrontements entre quartiers ou sous-quartiers dont la genèse se heurte toujours à la loi du silence. Un nouvel épisode s’est déroulé le 20 mars 2023, passé sous silence à l’époque mais évoqué jeudi dernier à l’audience de la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Reims devant laquelle les trois suspects mis en examen ont demandé leur mise en liberté. Hélas pour eux, les juges l’ont rejetée et ordonné leur maintien en détention.

Les victimes déclarent avoir été agressées par une vingtaine d’individus armés de sabres, couteaux, tournevis

Le trio est du quartier Wilson, les victimes du Pont-de-Witry (les Épinettes, en langage politiquement correct). Le soir du 20 mars, trois jeunes du Pont vont manger un kebab rue de Cernay. Vers 23 h 30, alors que deux des garçons sont garés dans leur voiture rue Saint-Bruno, ils voient le troisième filer sur le trottoir, coursé par « une vingtaine » d’individus armés de « sabres, couteaux, tournevis » et d’un croisillon en fer pour démonter les roues.

Faut les défoncer ! Tuez-les !

Abandonnant la poursuite, les assaillants brisent les carreaux du véhicule avec le croisillon et sortent les deux occupants qui reçoivent plusieurs coups. « Faut les défoncer ! Tuez-les ! » , entendent des riverains. La bande s’enfuit, tandis que les deux victimes sont évacuées par les pompiers avec un pronostic vital non engagé. Les urgences médico-judiciaires – connues pour leur rigueur en délivrance de jours d’arrêt – estiment à quatre jours la durée d’incapacité totale de travail.

La nuit même, la police retrouve la trace de trois suspects, ceux de Wilson, l’un interpellé dans la rue, les deux autres au domicile d’amies avenue Paul-Marchandeau. Du balcon, ils « taquinent » les agents. La porte de l’appartement est barricadée, mais finalement on leur ouvre et les arrestations s’ensuivent. Parmi les 17 « traces papillaires » découvertes sur la voiture des victimes, une désigne Saber Saidani, 20 ans, quatre Mathéo Suiveng, 19 ans, et sept Amine Halima Salem, 20 ans.

En garde à vue, le premier dit n’avoir rien fait, le deuxième non plus, le troisième garde le silence. Les auditions des copines permettent d’apprendre qu’au mois d’août 2022, le garçon des Épinettes coursé rue Saint-Bruno aurait frappé l’une d’elles après avoir refusé ses avances, mais la demoiselle « ne pense pas que des jeunes aient voulu la venger » , dit-elle lors de son audition.

Mis en examen pour tentative d’assassinat

Présentés au palais de justice le 22 mars, les trois suspects sont placés en détention provisoire après s’être vus notifier une mise en examen qui fait frémir : « tentative d’assassinat » . « Les bras m’en tombent ! » , s’insurge M e Arthur De La Roche devant la chambre de l’instruction. « Pourquoi pas les mettre aussi en examen pour tentative de viol ou bien saisir le parquet national antiterroriste pendant qu’on y est ? Cette mise en examen repose sur des infractions imaginaires. Dans ce dossier, nous avons des jeunes du Pont-de-Witry qui ont pris une raclée, c’est un fait, mais l’intention homicide, je la cherche encore, la préméditation aussi ! »

L’avocat du trio accuse les victimes d’avoir exagéré le nombre des agresseurs et des coups reçus. « Elles se font démonter la tête par terre à coups de couteau, de tournevis, de croix démonte-pneus, et elles n’ont que quatre jours d’IIT ? Ces victimes – qui d’ailleurs ne se sont pas constituées parties civiles – racontent n’importe quoi ! »

« L’intention homicide peut être établie car ils ont frappé fort, la préméditation aussi car ils sont venus avec des armes » , rétorque l’avocat général Ludovic André. « Ce dossier ne fait que commencer. On ne sait pas qui a fait quoi exactement, ni pourquoi. L’enquête le dira. » Du moins « si les personnes parlent » , ajoute prudemment le magistrat.

Séjours au vert refusés dans l’Aisne, à Marseille et Toulouse

Avocat des trois jeunes gens mis en examen, M e Arthur De La Roche a plaidé un contrôle judiciaire qui aurait pu s’accompagner d’une mesure d’éloignement du département de la Marne.

« Un séjour dans l’Aisne lui fera du plus grand bien » , a-t-il dit de Mathéo Suiveng, déjà condamné trois fois à Reims pour vol, violences, stupéfiants, et qu’un membre de sa famille était prêt à héberger sous les cieux axonais.

Titulaire de quatre condamnations à son casier judiciaire, Amine Halima Salem a de la famille dans les Bouches-du-Rhône, près de Marseille. « Vous avez la possibilité de l’envoyer dans le Sud de la France pour prévenir toutes les tentations d’un match retour. »

M e De La Roche a usé du même argument pour Saber Saidani, le seul du trio à n’avoir jamais été condamné. « Il a une tante à Toulouse, à 800 kilomètres de Reims. Vous pouvez l’envoyer là-bas. Il n’y a aucun risque de réitération de l’infraction : ce serait bien malheureux qu’il tombe place du Capitole sur un jeune du Pont-de-Witry. »

La chambre de l’instruction a néanmoins décidé de garder tout le monde en détention provisoire, motif pris de ne pas nuire aux investigations en cours.

Fabrice Curlier

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l’union 230409a
URBANISME : Les champions du ciel rémois

REIMS Bâtie il y a plus de 800 ans, la cathédrale reste le deuxième l’édifice le plus haut de la ville. Seule sa petite sœur, l’église Saint-André, la devance d’un mètre. Parmi les immeubles d’habitation, c’est la tour des Argonautes qui décroche le pompon, grâce à sa flèche.

C’est quelque chose d’assez incroyable de se dire que huit cents années n’ont pas suffi aux hommes pour bâtir, à Reims, un édifice plus haut que cette bonne vieille cathédrale. Enfin, si, à une exception près : l’église Saint-André, érigée au XIX e siècle le long de l’actuelle avenue Jean-Jaurès. Le clocher de cette dernière s’élève à 88 mètres. Un de plus, tout juste, que l’ange du clocher au-dessus de l’abside de Notre-Dame, qui constitue le point culminant de l’édifice. Au très informel palmarès des édifices les plus hauts de la ville, le sacré se taille donc la part du lion.

Pour trouver quelle construction complète le podium, il faut cette fois s’éloigner bien loin de la sphère religieuse. Et changer de siècle. Direction l’usine Remival (unité de valorisation énergétique, située dans la zone industrielle des Essillards), dont la cheminée mesure 80 mètres.

Et les immeubles de monsieur et madame tout-le-monde ? Patience. Avant les logements viennent d’abord plusieurs silhouettes industrielles, dont la hauteur se situe à plus ou moins 70 mètres. Dans un mouchoir de poche se défient la cheminée de la chaufferie de Croix-Rouge (identifiable à ses deux couleurs rouge et blanche), les silos de de la société Cérésia, au bord du canal (dans la zone Farman-Pompelle) ou ceux de Vivescia, à Port-Colbert, également à deux pas du canal.

une fLèche qui change tout

On passe sans transition des céréales au foot avec le stade Auguste-Delaune, dont les quatre mâts d’éclairage culminent à 67 mètres. Retour au sacré et à l’industriel avec, d’une part, la chapelle du lycée Saint-Joseph (à l’angle des rues de Venise et des Capucins) et, d’autre part, la cheminée n°1 de la verrerie Owens-Illinois : 60 mètres chacune.

Des strates où entrent en scène les grandes tours d’habitation (on n’osera pas employer ici le terme « gratte-ciel » par respect pour les buildings de Manhattan). Parmi celles-ci, c’est l’emblématique tour des Argonautes, au cœur des Châtillons, qui devance toutes les autres. Mais presque en trichant, car si elle atteint 65 mètres de hauteur, c’est grâce à la flèche iconique qui la surplombe. Car l’immeuble en lui-même ne dépasse pas 51 mètres. Il est ainsi moins élevé que plusieurs autres tours de Reims qui ont poussé durant les années Taittinger. Si on ne compte pas les flèches qui ont fleuri, ici et là, c’est en effet la tour dite Maison-Blanche (au 77, de la rue Maison-Blanche), qui s’impose, culminant à 57 mètres dans le ciel rémois, devant la tour Franchet-d’Espèrey, au 5, du boulevard du même nom (56,5 mètres) et la tour du général Eisenhower (55 mètres), dans l’avenue éponyme, non loin des coquilles de l’université. Vient ensuite une kyrielle d’autres constructions du même acabit (tours du Tyrol, de l’Europe, Courlancy, etc). Dépassant toutes les 50 mètres de hauteur.

Enfin, la basilique Saint-Remi n’est pas en reste : 56 mètres pour ses deux tours. Nos ancêtres ne voyaient pas le monde en petit.

L’époque a changé, les règles aussi

Reims n’est pas New York. Pas de skyscrapers, ni d’ailleurs de tours démesurées comme dans les quartiers d’affaires des grandes villes, comme la Défense à Paris ou la Part-Dieu, à Lyon. Il est donc peu probable que le classement des plus hautes constructions soit bouleversé dans les années qui viennent. L’époque a changé. Le vertical n’a plus autant le vent en poupe. Et puis, rappelons-le, le PLU (Plan local d’urbanisme) veille au grain. Un grand classique, c’est l’existence d’un zonage dans un périmètre de 500 mètres autour de la cathédrale, limitant la hauteur des nouvelles constructions afin de préserver la visibilité de l’édifice. Pas question de faire de l’ombre à Notre-Dame.

OLIVIER DURAND

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l’union 230408c
Arrêté avec un poing américain sur un lieu de deal de Croix-Rouge

De passage rue Pierre-Taittinger au quartier Croix-Rouge, le 1 er avril à 19 h 30, les policiers ont repéré plusieurs jeunes gens assis sur des chaises dans une descente de garage. Les soupçonnant d’attendre le chaland en ce lieu réputé être un point de deal, ils ont décidé de les contrôler, ce qui a provoqué une envolée de moineaux. L’un des fuyards âgé de 18 ans a cependant été rattrapé dans les étages d’un immeuble de la rue des Savoyards. Aucun produit stupéfiant n’a été retrouvé sur lui, mais il avait un poing américain. Remis en liberté, le jeune homme fera l’objet d’une composition pénale pour le port d’arme. Son poing américain lui a été confisqué.

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l’union 230408b
Parc Saint-John Perse : la réponse au préfet

Le collectif de citoyens et militants s’occupant des migrants du parc Saint-John-Perse ne partage pas les propos du préfet qui a expliqué faire au mieux pour « contenir l’occupation » des pelouses. « Pourquoi les exilés s’installent au parc ? Parce que le préfet n’honore pas son obligation d’hébergement », a réagi le colle

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l’union 230408a
Faits divers : Venu acheter un téléphone, il se prend un coup de couteau

Contactée via leboncoin, la victime pensait acheter un iPhone 13, le vendeur l’attendait avec un couteau.


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Un utilisateur du site leboncoin - un de plus - est tombé dans un traquenard lors du rendez-vous censé conclure la transaction. Dimanche à 15 heures, la victime âgée de 39 ans, domiciliée à Reims, est arrivée à vélo dans le quartier Croix-Rouge, où l’attendait derrière un immeuble de l’allée des Landais la personne qui devait lui vendre un iPhone 13. L’individu n’était pas seul, flanqué de deux acolytes, et c’est par un coup de couteau à la main et des coups de poing au visage qu’il a reçu l’acheteur (trois jours d’incapacité totale de travail pour la plaie saignante et les lésions à la face).

Le vol avec violence en cachait deux autres

L’agresseur en voulait à l’argent de la victime, mais l’intervention de la police a fait capoter l’entreprise. Les pompiers ont transporté le blessé à l’hôpital tandis que l’auteur des coups partait pour le commissariat. Il n’est pas bien vieux, et même plutôt jeune, car l’individu est seulement âgé de 14 ans. Il a été trouvé porteur d’une cagoule et d’une matraque.

Agés de 14 et 16 ans, ses deux acolytes ont également été interpellés. Ils possédaient deux téléphones provenant de vols avec violence commis dans le quartier les 16 et 17 mars (la première victime avait 29 ans, la seconde âgée de 14 ans a subi sept jours d’incapacité totale).

Au terme des gardes à vue, le principal auteur a été présenté au tribunal en vue d’une mise en examen tandis que les deux autres ont fait l’objet d’une convocation devant le juge des enfants.

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l’union 230407a
Enseignement supérieur : Les étudiants manquent de terrains pour faire du sport

Partie de foot improvisée sur le campus Croix-Rouge, sans autorisation mais avec plaisir. Remi Wafflart


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Enseignement supérieur : Les étudiants manquent de terrains pour faire du sport

Même si le service des sports est particulièrement performant à l’université de Reims Champagne-Ardenne, le manque d’infrastructures en libre accès limite la pratique sportive des étudiants.

Ils tapent la balle à deux pas de leurs salles de cours sur les terrains de sport du campus Croix-Rouge. Un peu de foot sous le soleil pour se vider la tête avant de replonger dans leurs cours de géopolitique. « Théoriquement, on n’a pas le droit d’être là mais on le prend » , glisse Owen. « Le terrain n’est pas en libre accès. » Le gardien leur a fait une petite leçon de morale qui n’est pas très bien passée. Ils l’ont écouté d’une oreille et ont rejoué de plus belle.

Les jeunes ne pratiquent pas assez de sport, alertent les fédérations de médecins. Les étudiants de l’université de Reims Champagne-Ardenne (Urca) ne font pas exception mais tout est-il mis en œuvre pour les inciter à se bouger ?

« On a un très bon Suaps à l’Urca. C’est loin d’être aussi bien dans toutes les universités » , lâche Arthur après une reprise de volée réussie. Le Suaps, ou Service universitaire des activités physiques et sportives, est la structure qui organise la pratique du sport pour les étudiants dans chaque académie. « Des activités sont proposées tous les soirs et elles sont variées » , poursuit Arthur. « Le Suaps négocie des créneaux au Creps (centre de sport de haut niveau) et sur des installations de la ville comme la piscine UCPA, gratuite pour nous de 12 à 14 heures. On a tout cela pour seulement 30 euros par an. C’est donné. Et encore, on peut payer 10 de moins grâce à une subvention de la région. » Le hic, soulignent les jeunes, est que les activités les plus prisées sont saturées.

À tel point que des étudiants renoncent à pratiquer. Le volley fait partie des activités « trop » prisées sur le campus Croix-Rouge. À partir de 17 heures, chaque mardi, les étudiants se pressent à l’entrée de la halle universitaire pour une séance ouverte à tous à partir de 18 heures. « On est obligé d’arriver tôt sinon on risque de se faire refouler à 18 heures parce que c’est complet » , explique la jeune juriste Sakina. « Même si aucun club n’utilise la halle, on n’a pas le droit de sortir les poteaux et de jouer comme on veut. C’est uniquement le mardi de 18 heures à 20 heures » , regrettent ses amis Johan et Mattéo. De l’autre côté de la ville, sur le campus sciences, un gymnase permet également une pratique sportive quotidienne. La structure est vieillissante et sa surface aurait besoin d’être doublée pour répondre aux attentes. Les étudiants du Moulin de la Housse ont aussi quatre terrains de beach-volley et deux terrains de tennis extérieurs refaits à neuf en libre accès. Jeanne et Nathan, deux étudiants en pharmacie, n’hésitent pas à faire le chemin depuis Croix-Rouge pour en profiter. « On vient dès qu’il fait beau et qu’on a du temps. En général, on a toujours de la place » , raconte Jeanne. Les terrains de beach se remplissent très vite en fin de journée dès que les beaux jours arrivent. « Avoir des structures à proximité, sans contraintes d’accès, incite forcément à faire davantage de sport » , estiment Julie et Candice à la sortie de leur cours de yoga à Croix-Rouge. « Il en faudrait davantage, mais à condition qu’on ne soit pas obligées de payer en plus » , juge utile de préciser les deux étudiantes en troisième année de droit.

Alerte de la fédération de cardiologie

La Fédération française de cardiologie (FFC) alerte sur l’importance de l’activité physique chez les jeunes. Elle indique que 95 % des adultes français « s’exposent à une détérioration de leur santé » à cause d’un manque d’activité physique et de sédentarité. Les jeunes sont particulièrement exposés. En 50 ans, leur capacité physique moyenne a baissé de 25 %, selon une étude récente menée par François Carré, cardiologue du sport au CHU de Rennes. « Les résultats de mon étude le prouvent, les capacités physiques des jeunes décroissent depuis 50 ans. Paris 2024 est une aubaine pour inverser la tendance et redonner le goût du sport à tous », assure François Carré. La fédération souligne que l’activité physique est un allié pour prévenir de nombreuses maladies, dont les maladies cardiovasculaires qui tuent plus de 400 personnes en France par jour.

Il faut encourager la compétition

Laurent Duclos, directeur de la ligue du sport universitaire, aimerait que les emplois du temps des étudiants leur permettent de pratiquer davantage.

Directeur de la ligue Grand Est du sport universitaire, Laurent Duclos organise des compétitions chaque jeudi pour les étudiants. « Nous avons 2 110 licenciés dans l’académie de Reims pour 40 activités sportives proposées à la compétition : 30 sports individuels (tennis, équitation, escalade) et 10 sports collectifs (volley, basket, futsal, rugby, water-polo ou encore ultimate frisbee). » Les 29 000 étudiants de l’université de Reims Champagne-Ardenne (Urca) ont tous la possibilité de participer à ces compétitions mais ils ne sont pas très nombreux à le faire. « Nous avons environs 400 licenciés de l’Urca. Notre taux de pénétration à l’université reste faible. Il est d’à peine 5 % alors qu’il est compris entre 15 et 25 % dans les grandes écoles de l’académie du type Neoma ou Science Po » , précise M. Duclos. Il y a plusieurs raisons à ce petit effectif : « L’éclatement des campus à Reims ne facilite pas la pratique de la compétition. » En plus du manque d’infrastructures, évoqué par ailleurs, « qui freine la pratique sportive des étudiants et donc limite le nombre de participants » . La ligue est obligée de louer des équipements en dehors des campus pour organiser ses rencontres, « en général, on loue à la Ville » . Une autre raison tient aux emplois du temps des étudiants. « Au temps où j’étais étudiant, nous n’avions pas cours le jeudi après-midi, ce qui permettait de pratiquer une activité sportive et de participer aux compétitions. Les temps libres des étudiants se sont réduits comme peau de chagrin. Ils ont des cours le jeudi après-midi, sur les pauses de midi, et même en soirée, parfois jusqu’à 20 ou 21 heures. » Laurent Duclos estime que les étudiants « ne sont pas assez au centre des préoccupations » à l’université dans le sens où « les enseignants, et surtout les intervenants du monde professionnel, imposent leurs heures. Cela se fait au détriment des activités sportives » . Il manque aussi peut-être, sur le modèle des campus anglo-saxons, une dynamique sportive avec davantage de tenues, d’accessoires, de codes, de petits événements sportifs et un esprit école : « Notre visibilité vis-à-vis des étudiants est déficiente. Il faudrait pour cela davantage d’agents de promotion du sport. » Cela vaudrait la peine car les étudiants de l’Urca parviennent au plus haut niveau quand ils le veulent. « L’équipe de futsal a fini vice-championne d’Europe en 2022. Cela se passait à Lödz en Pologne. On a aussi eu des champions de France en équitation, par équipe et en individuel. » Les étudiants de l’Urca sont invités à venir assister aux finales académiques qui se déroulent à Troyes et à Reims jeudi 13 avril. Histoire de se donner envie d’oser la compétition.


3 QUESTIONS À…LAURENT DEFAUCHEUX DIRECTEUR ADJOINT DU SUAPS : « On a bon espoir d’avoir de nouvelles structures »

Votre service de sport universitaire est particulièrement apprécié des étudiants de l’Urca, quelle est votre recette ?

On essaie de leur proposer des pratiques variées. Notre programme contient quarante activités physiques. Chaque soir de la semaine, il y a quelque chose. Y compris le vendredi soir. Le week-end, on organise régulièrement des sorties en pleine nature. Notre souci est leur bien-être. Le sport maintient une bonne santé et crée du lien social. Il a été prouvé que la pratique du sport a un impact sur la réussite universitaire.

Pourquoi les jeunes ne peuvent-ils disposer de terrains de volley, basket ou football en libre accès qui leur permettraient de pratiquer chaque jour leur sport préféré ?

C’est une question de responsabilité. On ne peut pas se permettre de les laisser sans encadrement. En cas de blessure ou d’accident, on serait responsable. Il est certain que si on proposait du volley tous les jours, on aurait du monde mais ce serait au détriment d’autres activités Nos structures sont vieillissantes, notamment le gymnase du Moulin. On a bon espoir d’en avoir de nouvelles. Je sais que l’université a des projets dans ce sens mais tout ne peut pas être fait d’un coup. On réfléchit notamment à des terrains de street workout (entraînement de rue) qui mêlent la gym et la musculation. Le campus sciences dispose d’une salle de musculation mais Croix-Rouge n’a rien de tel et cela manque.

Comment pourriez-vous mieux encourager la compétition ?

Le développement de la compétition implique un entraînement régulier que les étudiants ne souhaitent pas toujours, ou ne peuvent pas suivre. Lors de nos sections loisirs, nous repérons les potentiels et nous encourageons ceux qui en ont à rejoindre les équipes universitaires. Quand ils le font, on voit qu’ils obtiennent de bons résultats. L’Urca a actuellement des champions de France en rugby à 10 et en volley.

Catherine Frey

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l’union 230405a
Sports : La Semaine para-olympique fait bouger les écoles

47classes ont répondu à l’appel de cette semaine.


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Du lundi 3 jusqu’au vendredi 7 avril, les écoles rémoises participent à la Semaine olympique et paralympique. L’occasion pour les élèves de découvrir différents sports et d’être sensibilisés sur le handicap dans le milieu sportif.

Plus que 479 jours avant les Jeux olympiques de Paris 2024. La cité des sacres, site d’entraînements d’ici peu grâce à sa proximité avec la capitale, commence déjà à se plonger dans une ambiance sportive. Depuis ce lundi et jusqu’au vendredi 7 avril, la Semaine olympique et paralympique fait bouger les écoles de toute la ville. Sur le thème de l’inclusion, cette semaine mobilise près de 2 000 écoliers, collégiens, lycéens et étudiants. En tout, 47 classes ont répondu à l’appel.

Ce mardi 4 avril, les classes des écoles élémentaires Billard et Galilée s’activent dans le complexe sportif Géo André, sous le regard attentif de leurs enseignants et des parents accompagnateurs. Foot, tir à l’arc, tennis de table, judo, escrime, rugby… de nombreux sports sont proposés aux enfants dans le gymnase et à l’extérieur.

C’est la troisième édition du genre. La première avait eu lieu pendant le Covid et il était toujours interdit d’utiliser les gymnases à cause du virus durant la seconde. Cette édition est donc la première à se dérouler sans contrainte. « Et la chance est avec nous puisqu’il fait beau » , ajoute Stéphanie Dorez, de la Direction des sports de Reims.

De nombreux acteurs locaux sont mobilisés pour cette semaine olympique et paralympique. Le Cercle d’Escrime de Reims, L’EFSRA, la Compagnie de Tir à l’Arc de Reims… mais pas seulement. À l’occasion, des sportifs rémois de haut niveau viendront participer aux activités avec les enfants. « Les Jeux nous permettent de connaître nos champions locaux et même nos athlètes rémois. C’est aussi l’opportunité de mettre en avant les sports paralympiques qu’on n’a pas l’habitude de voir dans les médias. » , témoigne Stéphanie Dorez.

Ce mardi matin, c’est Lucas Créange, champion de tennis de table handisport qui mène le jeu contre les enfants. Après avoir remporté 4 médailles d’or au Global Games en 2015, le sportif s’est illustré en montant sur la 3 e marche du podium aux Jeux Paralympiques de Tokyo en 2021. Aujourd’hui, ce ne sont pas des professionnels qu’il affronte, mais des enfants : « Je n’ai pas gagné, mais j’ai presque réussi à marquer un point. Il est super sympa ! », s’enthousiasme sagement Charyano, un écolier.

Ce mercredi 5 avril, c’est Elsa Millart, jeune championne du monde de 15 ans Atteinte de surdité bilatérale sévère, qui réalisera un solo de natation synchronisée adaptée à l’UCPA.

Une semaine de sensibilisation

Le but de cette semaine est de découvrir différents sports, mais également de sensibiliser. Dehors, les élèves courent maladroitement après un ballon, un bandeau sur les yeux. Ils jouent au torball : un sport de ballon qui est pratiqué par des sportifs déficients visuels. « J’ai inscrit les élèves pour qu’ils découvrent des sports qu’ils n’ont jamais vus. C’est la deuxième année qu’on le fait et les enfants sont très contents, surtout qu’ils pratiquent directement. Ça change du cadre de l’école », explique Julien Moreau, enseignant d’une classe de CP. Sensibiliser en s’amusant, il semble que le pari soit réussi.

Léa Lemaire

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l’union 230404a
Une cagnotte pour une sortie scolaire

Les 99 élèves de 3 e du collège Georges-Braque de Reims ont besoin d’un petit coup de pouce pour financer une sortie scolaire à Paris. La visite de la Fondation Louis Vuitton pour découvrir l’exposition « Basquiat et Warhol » ou encore un passage au musée du Quai Branly ou de l’Homme sont envisagés. « Cette sortie permettrait aux élèves de réinvestir leurs connaissances lors de l’oral du brevet », peut-on lire sur le site de financement participatif Trousse à projets. Cette excursion scolaire est d’autant plus importante que « les sorties à vocation artistique en dehors de la ville ne nous ont pas été proposées depuis notre entrée en 6 e , période à laquelle le Covid a bousculé ces possibilités ». Malheureusement, « nous sommes en collège REP+, par conséquent organiser une sortie à Paris pour ces quatre classes relève du défi financier » . C’est pourquoi, une cagnotte de 1 800 euros est lancée. Ce lundi, un peu plus de 900 euros avaient été collectés. La cagnotte se clôture ce mardi.

Pour participer : www.trousseaprojets.fr, « Les Braqu’en Arts à Paris »

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l’union 230403b
Jeudi : Politique

Colloque sur la décentralisation, les transferts de compétences de l’État vers les collectivités territoriales organisé par le centre de recherche Droit et Territoire sur le campus Croix-Rouge à Reims.

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l’union 230403a
Feu dans les ordures

Les pompiers sont intervenus vers 22 h 45 samedi soir dans le quartier Croix-Rouge. Les soldats du feu se sont rendus précisément allée des Limousins pour éteindre un feu survenu dans le local vide-ordures d’un immeuble.

L’intervention a duré une heure environ, dont une bonne partie consacrée à la ventilation des lieux. Heureusement, l’incendie n’a fait aucun blessé ; les dégâts sont restés matériels.

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l’union 230402a
POLÉMIQUE : Le collectif d’aide aux migrants répond au préfet

Les migrants se sont installés dans une autre partie du parc.


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Le collectif de citoyens et militants associatifs s’occupant des migrants du parc Saint-John-Perse ne partage pas les propos du représentant de l’État.

Lors du dernier conseil municipal, le 20 mars, le préfet de la Marne, Henri Prévost, s’est exprimé sur le cas des migrants installés dans le parc Saint-John-Perse. Convié dans le cadre d’un point global sur la sécurité à Reims, le représentant de l’État a expliqué faire au mieux pour « contenir l’occupation » des pelouses, indiquant être conscient des « difficultés pour les riverains » , alors que des tentes sont installées quasiment en permanence (elles se situent actuellement près de l’aire de jeux).

Les propos ont fait réagir celles et ceux qui, au quotidien, portent assistance à ces migrants. Au premier chef, Alain Fournier, ancien avocat rémois, qui a constitué un collectif pour les défendre : « Depuis que le camp est installé, il n’y a jamais eu de problèmes de violence, de drogues, ce qui n’est pas le cas, à titre d’exemple, dans certains autres quartiers de Reims, par exemple le quartier Saint-Thomas. » Il poursuit : « Pourquoi les exilés s’installent au parc ? Tout simplement parce que le préfet n’honorant pas son obligation d’hébergement, ils cherchent un abri précaire. Nous les aidons oui, ce n’est pas un délit ! »

Selon Alain Fournier, les migrants seraient, pour la plupart, des demandeurs d’asile « en situation régulière » . Et qui ne causeraient pas de grabuge : « Les membres de notre collectif y sont quotidiennement. Nous n’avons jamais constaté de problèmes. L’une de nos adhérentes confirme qu’elle s’y promène régulièrement avec ses petits enfants dont l’un de deux ans. Les lieux ne sont pas dégradés et nous y veillons. Il faudrait simplement que la mairie fasse ramasser les sacs à ordures plus régulièrement. »

Le gros souci restant les toilettes. Ou plutôt l’absence de toilettes. « Nous avions suggéré à la ville d’y installer des sanitaires forains. Elle a refusé. Nous allons devoir y pallier. »

Nous ne voyons jamais personne

Plus largement, Alain Fournier rappelle l’ADN de son action et celle des militants associatifs ou simples habitants qui vont au parc Saint-John-Perse : « Nous tentons tout simplement de respecter notre devoir citoyen de venir en aide aux démunis. Nos adhérents appartiennent à des milieux socio-professionnels très différents, ont des convictions politiques, religieuses très variées.

Régulièrement, il y a des personnes très vulnérables : bébés, enfants très jeunes, personnes adultes malades, etc. » L’occasion de tacler la Ville, à laquelle il reproche de ne pas jouer son rôle : « Le maire nous avait écrit cet été que le CCAS passe régulièrement. Nous ne voyons jamais personne. Qu’il précise les dates et heures. Heureusement, de nombreux anonymes et des membres de notre groupe apportent spontanément vivres, vêtements, bois …. La solidarité est spontanée à défaut de celle institutionnelle. »

Pétition et pancartes

En fin d’année, Alain Fournier et plusieurs membres du collectif avaient assisté, silencieusement, au conseil municipal, en novembre, puis en décembre, brandissant des pancartes pour faire réagir les élus sur le cas de Saint-John-Perse.

En juin 2022, l’ancien avocat avait lancé une pétition en faveur des migrants, passant son temps depuis à interpeller les autorités, État et élus de la Ville, pour obtenir des hébergements.

oLIVIER dURAND

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l’union 230331a
Société : Pour intégrer les étrangers

Les candidats à l’intégration passent un test de français dans une des salles de l’OFII.A.P.


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Reims Alors que le gouvernement porte un projet de loi « pour contrôler l’immigration et améliorer l’intégration », voyons comment ces sujets sont déjà traités par l’administration à Reims.

Ahmad a 21 ans. Il pourrait travailler comme coiffeur, mais en parallèle, il suit des études d’ingénieur civil. Le destin l’a fait naître en Afghanistan, mais aujourd’hui, c’est en France que ce garçon aux cheveux noir corbeau veut faire sa vie.

Pour officialiser ce désir, Ahmad a dû dernièrement sonner à une porte située sur le côté de la sous-préfecture de Reims, près de laquelle est fixé un petit panneau, sur lequel quatre lettres se détachent : OFII, pour Office français de l’immigration et de l’intégration.

À l’intérieur, assis devant une sorte de guichet encadrant le visage d’une agente, notre jeune étranger a été invité à signer le document prévu pour les cas de ce genre, le CIR, ou contrat d’intégration républicaine.

« Ce document est destiné à tout public étranger primo-arrivant ayant vocation à rester durablement », explique le patron des lieux par intérim, Guillaume Germain, qui nous reçoit dans l’un des bureaux rénovés inaugurés il y a un an. « Il traduit une de nos trois missions, l’intégration. En signant ce contrat, la personne s’engage à suivre des cours de français, 200 à 600 heures, et à participer à quatre jours de formation civique, elle a un an pour ça. »

Les cours de français, précisons-le, ne sont prescrits en fait que si le niveau de la personne dans la connaissance de notre langue le justifie : quelques minutes avant de signer le fameux contrat, le postulant aura passé un test chargé d’évaluer ce niveau ; un test plutôt pointu, où l’intéressé peut par exemple avoir à rédiger une réclamation après avoir reçu une facture d’électricité exorbitante…

L’asile ou le retour

Si l’intégration constitue l’une des trois missions de l’OFII, c’est qu’il y en a deux autres : l’asile, et le retour volontaire. « Pour l’ex-région Champagne-Ardenne , explique Guillaume Germain, la gestion de l’accueil des demandeurs d’asile se fait via deux plates-formes, physiques, pilotées par la Croix-Rouge, une à Reims, l’autre à Troyes. Le rôle de notre office, c’est de délivrer les conditions matérielles d’accueil de ces demandeurs, à savoir l’hébergement, et les ressources financières ; concernant l’hébergement, nous disposons d’un parc de plus de 3 000 places sur l’ancienne région ; et pour ce qui est des ressources financières, il s’agit d’attribuer l’ADA, allocation pour demandeur d’asile (voir les montants par ailleurs). L’année dernière, pour les quatre départements de Champagne-Ardenne, ce sont plus de 2 000 personnes (2 049) qui ont été reçues dans le cadre de la demande d’asile. »

La troisième mission, c’est donc le retour volontaire dans le pays d’origine, retour largement accompagné (voir aussi par ailleurs). « Cela concerne toutes les personnes en situation irrégulière, déboutés de la demande d’asile, visas touristiques expirés, etc. »

C’est dans ce cadre que l’on retrouve bien souvent les malheureux venus s’échouer sous les tentes de fortune dans le parc Saint-John-Perse. « Je peux vous citer l’exemple d’un Géorgien en situation irrégulière qui se retrouvait dans ce campement, que nous allons accompagner pour son retour ; et en attendant, nous assurons sa mise à l’abri. »

Partagé ainsi entre ses trois missions, auxquelles s’ajoute une quatrième, le service médical (lire par ailleurs), l’OFII doit s’adapter en permanence à des contextes nouveaux. Ainsi, il y a sept ou huit ans, c’étaient plutôt des Syriens que l’on voyait en nombre ; puis ce fut au tour des Afghans avec la reprise du pouvoir par les talibans ; et bien entendu, l’année dernière, l’office a vu arriver en masse les malheureux Ukrainiens chassés par la guerre : « L’Union européenne a créé un statut spécial, explique Guillaume Germain, celui de la protection temporaire ; notre rôle est de leur délivrer la carte d’allocation pour demandeur d’asile. » Ils ont été plus de 2 100 à la recevoir.

On le voit, ce qui se passe dans ces bureaux abrités par la sous-préfecture rémoise donne un reflet des vagues géopolitiques mondiales.

3 QUESTIONS À… GUILLAUME GERMAIN DIRECTEUR PAR INTÉRIM DE L’OFFICE : « Nous nous adaptons à la réalité »

Quelles sont les tendances que vous pouvez observer sur l’origine d’une part, sur le nombre d’autre part, des ressortissants étrangers qui s’adressent à vous ?

Après deux années de crise sanitaire où les flux migratoires ont été ralentis, le rythme des arrivées a retrouvé le niveau observé en 2019. Les populations primo-arrivantes, notamment dans le cadre de l’asile, évoluent en fonction des réalités géopolitiques. La prise de l’Afghanistan par les talibans a conduit de nombreuses personnes à l’exode, ce qui fait qu’aujourd’hui les Afghans représentent la première nationalité des signataires du contrat d’intégration républicaine en Champagne Ardennes. Mais cette année 2022 aura aussi et surtout été marquée par l’accueil de nombreux déplacés ukrainiens.

Vous n’avez jamais eu le sentiment d’être submergé par un nombre trop grand de dossiers à traiter ?

Dans l’ensemble, nous connaissons en Champagne Ardennes une relative stabilité des flux des personnes signataires du contrat d’intégration républicaine (CIR) qui ont vocation à s’installer durablement sur le territoire national. Mais le rôle de notre établissement est de nous adapter à la réalité des mouvements migratoires dans le cadre de la réglementation en vigueur. Nous avons, par exemple, fait preuve d’une très grande agilité quand il s’est agi d’accueillir, il y a un an, les premiers déplacés ukrainiens. Aux côtés des préfectures, nous nous sommes adaptés pour faire face à une situation d’urgence.

Dans quelle mesure les gens qui campent à Saint-John-Perse peuvent-ils avoir affaire à vous ?

Il nous arrive régulièrement de rencontrer les personnes qui campent à Saint-John-Perse. Notre intervention n’est pas uniforme. Elle dépend de la situation administrative des personnes présentes. Si elles viennent d’arriver et sollicitent l’asile, nous les recevons en guichet unique des demandeurs d’asile et les orientons ensuite vers les hébergements dédiés le temps de l’examen de leurs demandes. S’ils sont, en revanche, en situation irrégulière, nous leur proposons l’aide au retour volontaire dans leur pays d’origine.

Antoine Pardessus

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Justice tribunal correctionnel : Écroués pour tentative d’assassinat, ils tabassent un codétenu dans la cour de promenade

L’agression ne s’est pas produite à la fin de la promenade, mais dans les secondes qui ont suivi l’arrivée de la victime dans la cour. Archives L’union


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Reims Condamnés en mars 2022 à dix ans de réclusion criminelle pour une tentative d’assassinat, deux détenus en ont tabassé un troisième dans la cour de promenade de la maison d’arrêt, un mois seulement après leur procès devant la cour d’assises. Le mobile de l’agression reste confus.

La scène a été filmée par une caméra de la cour de promenade : 43 secondes d’un déchaînement de violences sur un détenu de la maison d’arrêt de Reims, attaqué par un, puis deux autres prisonniers. Une pluie de coups qui a redoublé d’intensité lorsque l’homme est tombé à terre, et qui n’a cessé qu’avec l’arrivée des surveillants.

C’était le 27 avril 2022. La victime était un nouvel arrivant, placé en détention provisoire depuis quinze jours seulement. Le mois précédent, deux de ses agresseurs avaient comparu devant la cour d’assises de la Marne pour une « tentative d’assassinat » , celle d’un automobiliste de Croix-Rouge qui avait miraculeusement échappé aux balles d’un commando venu lui tirer dessus à travers le pare-brise, rue Joliot-Curie en novembre 2018.

Jugés du 14 au 17 mars 2022, Hidache Allaoui, Comorien de 24 ans, et Dimitrio Anthony, Guyanais de 25 ans, ont été condamnés à dix ans de réclusion criminelle. Le motif de cette tentative d’assassinat est resté obscur, mais elle n’a aucun lien avec le détenu agressé le mois suivant. Sur les images, on le voit s’engager dans le corridor grillagé de la cour de promenade. Hidache Allaoui lui emboîte le pas, et se jette soudain sur lui, par-derrière. Dimitrio Anthony le rejoint, puis Abdoul Hafar Boura, 21 ans, lui aussi Comorien.

Les premiers coups de poing font chuter le prisonnier qui parvient à se relever, se colle au mur contre lequel il est boxé et savaté. Il tombe encore. Au bout d’une vingtaine de secondes, deux détenus s’interposent. Seul Hidache Allaoui continue de s’acharner sur la victime, lui assénant une quinzaine de coups de pied et de coups de poing alors qu’elle est toujours à terre. Il se relève brusquement à l’arrivée des gardiens et s’éloigne comme si de rien n’était, mais la vidéosurveillance va vite le confondre. Reste une question : pourquoi ce passage au tabac ? « Il m’a manqué de respect. Il a insulté ma daronne » , répond Hidache Allaoui, lors de son procès devant le tribunal correctionnel. À l’époque, ce n’était pas le moment de le chercher car ses nerfs étaient à vif, ajoute-t-il. « J’ai mal digéré les dix ans que j’ai pris, deux ans de plus que ce qui avait été demandé*. Et puis, il n’a pas qu’insulté ma mère. Il a insulté d’autres détenus. C’est normal d’être en colère. Si je vous insultais, vous ne seriez pas content ? – N’essayez pas ! » , rétorque sèchement le président.

il avait aussi tabassé un passant

Dimitrio Anthony explique avoir suivi le mouvement : « Mon ami a eu une altercation avec un individu. J’ai voulu le défendre. » Abdoul Hafar Boura, quant à lui, aurait réagi par solidarité envers un compatriote : « J’ai pas réfléchi » . Il est incarcéré depuis décembre 2021, date de sa condamnation à deux ans de prison ferme pour avoir tabassé et dépouillé un passant croisé dans le quartier Zola, avec cinq autres individus non identifiés.

Le codétenu a-t-il vraiment été agressé pour des insultes ? Son avocate évoque un « contrat sur sa tête » , ce que les prévenus réfutent (lire ci-contre). Le juge n’en saura pas plus et prononce ses condamnations : six mois de prison pour Abdoul Hafar Boura et Dimitrio Anthony, un an pour Hidache Allaoui.

Avant l’audience, Abdoul Hafar Boura était libérable en novembre 2023, Hidache Allaoui et Dimitrio Anthony en juin 2029.

* Ils avaient fait appel, mais se sont désistés.

Un contrat sur sa tête ?

Des insultes ont-elles réellement motivé l’agression ? Conseil de la victime, M e Juline Fouley n’y croit pas. « Un surveillant a entendu dire au sein de l’établissement qu’un contrat avait été mis sur la tête de M.El… Le fait de fracasser mon client a été commandité de l’extérieur. On lui a dit : Ta tête, elle est mise à prix car ce que tu as fait dehors, ce n’est pas bien *. Il savait qu’il y avait un contrat sur lui. On le voit sur les images. Il est dans son trou de souris, à la sortie du couloir qui mène à la promenade. Pendant plusieurs secondes, il n’ose pas sortir. »

Hidache Allaoui proteste. « Ce n’est pas vrai ! Il n’y a aucun contrat. Ce sont des on-dit. Il y en a toujours en prison. Et puis moi, on ne me donne pas des ordres pour faire quelque chose. Je ne suis pas un mouton. »

M e Fouley précise qu’après l’agression, des « mesures de séparation ont été ordonnées » pour protéger son client. « Il n’a pas pu participer aux activités organisées dans le cadre de la détention. Il n’a pas pu bénéficier d’un poste de travail. » Libéré en juin 2022, il est actuellement sous contrôle judiciaire dans le sud de la France.

* Le motif de son incarcération n’a pas filtré.

Fabrice Curlier

 


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